Alfred Sauvy: our demographic future

Extended description: [Transcription] Les populations des pays les plus riches vieillissent, c'est- -dire que la progression de la natalit diminue tandis que la moyenne d' ge augmente. Le philosophe et conomiste, Alfred Sauvy, le d plore, c'est l'une des conclusions qu'il a pu tirer, en tout cas, au lendemain de la conf rence consacr e par les Nations Unies, au probl me de la population mondiale. 5 000 personnalit s et sp cialistes s' taient r unis Bucarest et son retour, Alfred Sauvy a bien voulu r pondre aux questions de [Philippe Saintenon]. Vous tes de ceux qui consid rent qu'il n'y a pas de probl mes de population mondiale mais autant de probl mes qu'il y a de pays. A peu pr s. Il y a, ou mettons par r gion, mais enfin il y a des points chauds qui peuvent un jour avoir, m me tr s prochainement avoir une grosse crise comme l'Inde ou le Bangladesh et puis il y a des pays o il n'y a pas de probl mes pour le moment, avant longtemps, tant donn leur tr s faible densit et le progr s tr s lent de population. Donc il faut absolument pas mettre l'accent sur le : nous serons 6 milliards, nous serons 7 milliards, a n'a pas de sens. Le probl me beaucoup plus simple est de se dire que feront nous si l'Inde est en famine l'ann e prochaine alors que les stocks de c r ales sont au plus bas. a c'est un probl me typique. Je vous dirais qu'on a parl tr s peu des populations des pays riches. a n'int ressait gu re les autres, les peuples pauvre, les peuples jeunes, ils ne s'en soucient pas du tout, bien entendu. Et les pays riches ne voulaient pas mettre la question sur le tapis. Les autres on en a pas parl , bien qu'elles soient tout de m me tr s pr occupantes. La natalit fran aise est en train de s'effondrer cette ann e, nous sommes au niveau de la famille de deux enfants, peut- tre m me si on ne compte que les Fran ais, peut- tre m me au-dessous la fin de l'ann e. De sorte que nous avons un probl me, qui n'est pas de l'ordre de nombre comme on le croit, nous pourrions tre 20 millions ou 80 ou 100 dans l'hexagone, a n'a pas une grande importance. Mais il y a un probl me de r partition par ge. Qu'en d mographie, on ne regarde jamais les probl mes que 25 ou 30 ans apr s que leurs dommages ont commenc . Mais quels types de probl mes par exemple ?Et bien, il y a des probl mes mat riels et des probl mes moraux. Le vieillissement, a entra ne des probl mes mat riels, a ne fait aucun doute, on pense tout de suite aux retraites, c'est pas le seul mais c'en est un et puis y a les probl mes moraux, est-ce qu'un pays compos de vieux avec une forte population g e est capable de s'adapter, je ne dis m me pas au progr s qui n'a pas un sens pr cis mais aux nouveaut s, aux innovations qui vont certainement jaillir dans le monde pendant 50 ans ou 100 et a c'est une certitude. Y compris les innovations sociales qui d couleront fatalement de ces innovations techniques. Alors est-ce qu'une population g e est tr s apte, personnellement, je ne le pense pas. Il faut un minimum de jeunesse pour s'adapter et la jeunesse trouvera toujours des solutions. Pour vous, les partisans de la population stationnaire, stable ou z ro disons, sont la fois des gens qui ont peur de la vie et de la jeunesse et la fois des go stes, ce sont galement des go stes et des vieux. Ego stes, sans aucun doute mais je ne reproche pas aux gens d' tre go stes. En conomie, je n'ai jamais vu, l' conomie, c'est le culte de l' go sme. Alors je ne reproche pas absolument d' tre go ste, je reproche d' tre fourbe. Enfin fourbe ou en tout cas d' tre c t de la question et quand on parle de gaspillage, de d tourner la question, en le mettant sur la question de la population qui est d j virtuellement stationnaire et il n'ose pas dire qu'on la ferait diminuer, qui est d j virtuellement stationnaire. Dans les pays riches. Qui est d j virtuellement stationnaire, en tout cas dans toutes les populations jeunes, les ges jeunes, pour viter les questions emb tantes sur le gaspillage, sur la destruction de la nature pour lesquelles, on peut dire, que l'on a pas encore fait grand chose, en tout cas en France, on a peu pr s rien fait. Il y a un bouc- missaire. C'est le bouc- missaire. La population est le bouc- missaire alors que quand on regarde les proportions, augmenter la consommation de 4 ou 5 % par an, a fait plus que 100 en un si cle. Tandis que la population va rester peu pr s la m me. L'intervention du repr sentant de la Chine populaire Bucarest a fait sensation. Les Chinois, quand on regarde au fond des choses, on sait tr s bien qu'ils ont diminu leur natalit pour une question de c r ales...Mais ils ont eu la tr s grande habilit de ne jamais le dire et de dire, nous, nous diminuons la natalit , c'est pour affranchir la femme et lui permettre de travailler la production socialiste. A partir de ce moment l , ils sont inattaquables. Vous pensez que le chiffre de 800 000 millions de Chinois qui est avanc par les Chinois eux-m me est exact ?Je pense qu'il est inf rieur la r alit . J'ai bien regard la question, j'ai donn des alternatives possibles mais je serais plut t partisan de 840 ou 850. Donc, on n'est pas loin du milliard en ce qui concerne la Chine. Ils y arriveront et l'Inde aussi. Alors nous sommes vraiment peu de choses. Quand nous avons peur d'augmenter de 300 000 dans une ann e, n'est-ce pas, et d'avoir, et m me d'avoir 300 000 pollueurs, c'est absolument rien, c'est...A c t des masses asiatiques. Nous sommes des minorit s. Nous sommes des tr s tr s faibles minorit s. Information: Alfred Sauvy, French delegate to the United Nations Congress on world population, delivered a personal report on the subject contrasting it with the situation in the developed countries. Original language summary: Alfred Sauvy, délégué de la France au Congrès des Nations Unies sur la population mondiale, en propose un compte rendu personnel et le contraste avec la situation des pays développés.